(Nouvelles d’Arménie) Mardi 14 mars, à Marseille, Lyon et Paris, des milliers de Franco-Arméniens ont protesté à l’appel du CCAF contre la venue en France du président de l’Azerbaïdjan, Ilham Aliyev, en visite officielle, reçu par les plus hautes instances de la République, quelques jours seulement après que l’État français ait accueilli sur son sol le président arménien Serge Sarkissian.
A Paris, c’est à 19h que de la tribune installée sur l’esplanade des Droits de l’homme du Trocadéro, heure à laquelle Ilham Aliyev s’entretenait avec le président Hollande à l‘Elysée, qu’Harout Mardirossian (CDCA) a lancé « Oui Ilham Aliyev est un dictateur ! Car comment autrement définir un homme, qui de concert avec son frère turc, le dictateur Erdogan, mène une politique panturquiste, raciste envers ses minorités et plus particulièrement envers les Arméniens. »
Rendant hommage aux soldats arméniens morts au combat, il s’en est pris aux « Corléone de la Caspienne, un clan mafieux qui a asservi son peuple et s’est accaparé les richesses de son pays et dont la famille a été cité dans les Panama papers. » Corruption, autoritarisme, médias sous contrôle, démocratie et liberté d’expression bafouées, telles sont les qualités que semblent apprécier certains élus français, peu enclins à s’émouvoir de ces dérives. Il a lancé un appel au président Hollande de faire libérer immédiatement le journaliste Alexandre Lapshin et « de geler l’ensemble des contrats commerciaux de la France avec l’Azerbaïdjan tant que celle-ci ne s’engage pas réellement dans la voix de la paix en respectant scrupuleusement le cessez-le-feu. » Le président du CDCA a enfin dénoncé le manque de courage des autorités françaises « contre Erdogan et son frère Aliyev »
Dans son intervention, le sénateur-maire d’Alfortville Luc Carvounas s’est félicité d’être auprès de ses amis arméniens et a annoncé qu’Alfortville serait bientôt jumelée avec une ville de l’Artsakh. Et qu’en conséquence Alfortville sera la seule ville de France qui hissera le drapeau de l’Artsakh à toutes les entrées de la ville.
Il a ensuite dénoncé, en tant que parlementaire, « la confusion dans la diplomatie française qui en moins d’une semaine reçoit le président de la République arménienne, laisse faire le ministre turc sa campagne à Metz et reçoit le président Aliyev, ici en France. Ce n’est pas la bonne façon de faire de la diplomatie », a-t-il martelé, tout en se félicitant du travail hors clivage gauche-droite, au nom des droits de l’homme, avec ses collègues parlementaires, tels Patrick Devedjian, Valérie Boyer ou Michel Lambert, ici présents.
Le jeune représentant de Nazarpek, Ararad Yesilsimen, ne veut plus entendre parler de conflit entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan. Pour lui il s’agit d’un « conflit entre le peuple d’Arsakh et l’État d’Azerbaïdjan. » Il a rappelé la présence séculaire des Arméniens en cette terre. Des Arméniens humiliés durant 50 ans qui « ce sont soulevés contre la tyrannie et qui ont combattu pour leurs droits. ». Ararad Yesilsilem a ensuite témoigné avoir été sur la ligne de front durant la guerre des 4 jours d’Avril 2016 pour combattre auprès de ses camarades de France et d’Arménie, disant qu’il ne pouvait rester en France, au grand dam de sa famille. Il a décris les conditions épouvantables et inhumaines dans lesquelles sont soumis les jeunes et moins jeunes soldats arméniens, prêts à l’ultime sacrifice pour la défense de leur terre ancestrale et l’avenir des enfants.
Valérie Boyer, député des Bouches-du-Rhône, a « dénoncé encore une fois la venue du président Aliyev en France. Un président qui n’a pas supporté, il est vrai, que le président d’Arménie soit reçu par le président de la république, et qui a voulu s’imposer une semaine après » a-t-elle constaté ; ajoutant que « ce quinquennat avait commencé avec la visite d’Aliyev et malheureusement se termine encore avec la visite d’Aliyev. »
Selon elle, « ne l’oublions jamais, le Karabagh est une question de survie pour les Arméniens et d’orgueil national pour les azéris. C’est là toute la différence. » La député a aussi dénoncé la course aux armements opérée par l’Azerbaïdjan, dont le budget est supérieur à celui de l’Arménie. Des armements « dont l’objectif est de reprendre possession de la République du Haut-Karabagh ! », a-t-elle martelé, « au mépris de tous les accords internationaux. » « Nous ne pouvons pas rester silencieux sur le régime d’Aliyev, l’un des plus répressifs de la planète, classé au ban de la communauté internationale et représentant une menace pour ses propres concitoyens », s’est indignée Valérie Boyer. Pour elle « la semaine a été marquée du sceau de l’infamie, et il est est temps de dire clairement la vérité à ceux qui nous dirigent et avoir des positions pour défendre les personnes qui souffrent dans cette partie du Caucase. »
« Dans cette ville, phare des Lumières, on peut se poser la question, comment un dictateur comme Aliyev peut-il être accueilli ? » s’est interrogé le député des Bouches-du-Rhône François-Michel Lambert. Selon lui « nous aurions dû être en capacité à refuser l’accueil de ce dictateur. Il n’est pas acceptable, ici, dans cette ville que nous puissions accueillir, au niveau de l’Élysée et au niveau de la France, un tel dictateur. » Le député s’est dit particulièrement ému du récit énoncé auparavant par le jeune Ararad Yesilsimen et a fait part de son incompréhension vis-à-vis des médias français qui n’ont absolument pas couverts les événements du mois d’avril 2016 au Haut-Karabagh. Il a souligné que le peuple arménien était un peuple de paix. Un « peuple qui n’a jamais attaqué, qui n’a fait que défendre ses terres, son identité et ses valeurs. »
Pour la FRA Nor Seround, Alan Demirdjian s’est élevé contre l’État azéri qui viole sans cesse le cessez-le-feu, alors qu’il l’a lui-même signé en 1994. Lui aussi s’est indigné de l’accueil par la France d’« Aliyev le dictateur, le corrompu, l’assassin reçu au Palais de l’Élysée. » Il a indiqué que « l’Azerbaïdjan figure dans la liste des quinze premiers pays auquel l’État français fournit des armes. S’adressant au président Hollande, Alan Demirdjian, l’interpelle en lui posant la question : « comment pouvez-vous nous soutenir et nous aider, et signer en même temps des contrats d’armements avec un tel pays !? Des armes françaises qui tuent nos propres frères au front ! » Le représentant de la FRA Nor Seround a par ailleurs indiqué qu’une délégation se rendra au mois d’avril en Artsakh à l’occasion du premier anniversaire de la guerre des 4 jours pour rendre hommage aux « frères » tombés au combat.
Pour l’UGAB France, la présidente Nadia Gortzounian a rappelé les dérives et atteintes aux droits de l’homme, indiquant que 76 ONG avaient « signé unanimement, le mois dernier, une lettre pour protester contre la venue d’Aliyev à Bruxelles. » Comme en Turquie, Aliyev, « a pu assoir le pouvoir d’un seul homme plus complètement encore que son complice Erdogan », a fait remarquer la présidente. Ajoutant que « la haine de l’Arménien » lui servait d’exutoire, « excusant tous les échecs et justifiant tous les abus ; le mot arménien étant un insulte en Azerbaïdjan ». Il est d’ailleurs « interdit à tout arménien de s’y rendre », précise Madame Gortzounian, qui fait part des exactions azéris dont ont été victimes nombre d’arméniens dans leur intégrité physique. Elle a également déploré le blocus et pointé les responsables qui bloquent les initiatives aux fins de résoudre le conflit, mais aussi l’absence d’observateurs sur place. « Quand nos dirigeant comprendront-ils le prix de leur compromission ! » s’est exclamée la présidente de l’UGAB. Ajoutant « Assez de complaisance ! La solidarité humaine passe avant l’argent du pétrole ! »
C’est un « sentiment de honte » qu’a exprimé le député-maire de Sarcelles François Pupponi. La « honte d’être un député français ». Celui-ci a confié qu’il l’avait fait savoir à l’Élysée : « une faute morale, une faute politique », « d’autant que François Hollande est en fin de mandat », a-t-il dit, ajoutant que le président pouvait « déroger à une règle absurde qui veut que lorsqu’on se rend en Arménie, on doit aussi aller en Azerbaïdjan. Lui et François Rochebloine, auteurs d’une commission sur les vraies relations politiques et économiques entre la France et de l’Azerbaïdjan se sont dit horrifiés, au plan économique, de voir un nombre d’entreprises françaises « qui vont travailler avec l’Azerbaïdjan sans aucun scrupule. » Il a affirmé que des parlementaires viendront de plus en plus nombreux en Artsakh, un pays ami, et « faire savoir à l’Azerbaïdjan que jamais nous ne cesserons ce combat. »
« Nous étions déjà là en 1988, il y 29 ans pour soutenir la lutte de libération de nos camarades, de nos compatriotes du Haut-Karabagh qui déjà avaient été agressés par l’Azerbaïdjan ! » s’est exclamé Mourad Papazian le co-président du CCAF et membre du bureau mondial de la FRA. Il a rappelé comment les Arméniens se sont battus et ont gagné cette guerre qui leur avait été imposée par l’Azerbaïdjan. Il a chaleureusement remercié les parlementaires venus soutenir le combat incessant des franco-arméniens au Parvis des droits de l’homme, soulignant que le combat continuera jusqu’à la reconnaissance internationale de la République du Haut Karabagh. Mourad Papazian a ensuite lancé un appel pressant aux élus et maires de France à multiplier les accords de coopération avec l’Artsakh et ses régions. Selon lui, « la meilleure manière de nous opposer à une diplomatie scandaleuse, qui est effectivement une diplomatie du caviar, la diplomatie de la corruption ! » Il s’est dit “fier d’appartenir à ce peuple et cette diaspora qui se mobilise sans discontinuer pour le Karabagh, la liberté et l’indépendance ! » Il a fait part de son mécontentement, son incompréhension et condamné la visite d’Aliyev. Pour finir le co-président du CCAF a tenu à saluer et remercier la communauté kurde qui s’est jointe à la manifestation.
L’Egam (European Grassroots Antiracist Movement), représenté par Benjamin Atban, avait tenu à témoigner de son soutien, ainsi que plusieurs associations des droits humains présentes sur place en provenance de 20 pays « pour protester contre la venue du président Aliyev en France. » « Notre message est simple a dit Benjamin Atban : Solidarité ; paix en Europe, paix au Karabagh. Démocratie en Europe, démocratie en Azerbaïdjan. « Nous ne pouvons tolérer que le président soit aujourd’hui reçu et qu’il puisse agir en toute impunité, alors qu’il déploie un régime extrêmement dur en Azerbaïdjan, alors qu’il déploie un racisme en Europe. Et alors qu’avec la Turquie, ce sont les deux principaux pays, qui aujourd’hui diffusent, soutiennent le négationnisme du génocide arménien et la haine contre les Arméniens partout en Europe ». Il a en outre appelé à plus de solidarité de la société civile.
C’est la porte-parole du Conseil démocratique kurde, Berivan Firat, plusieurs fois aux côtés des Arméniens au cours des deux dernières années, qui a fait part de son soutien à la cause arménienne. « Nous avons partagé les mêmes terres et notre destin est lié. Nous sommes les premiers à avoir clamé haut et fort le génocide arménien. Mais actuellement ce sont les Kurdes qui sont victimes d’un génocide ! Qui sont brûlés dans les sous-sols en Turquie par Erdogan ! Erdogan qui est le frère de sang et qui suit l’exemple, mot pour mot, d’Aliyev ! », a-t-elle martelé. Elle a appelé au combat commun « non seulement contre Aliyev, pour l’instauration de la paix au Karabagh et ailleurs, mais aussi pour combattre Erdogan, menace directe contre les peuples de Turquie. Les Kurdes, les Arméniens, les Syriaques et les minorités Alévis ! Erdogan qui s’attaque aujourd’hui au peuple Yezidi avec la collaboration de traites kurdes ! » s’est indignée fortement Berivan Firat. « Pour le devoir de mémoire, pour le devoir historique et de conscience » elle a renouvelé son appel au combat commun « face aux dictatures et démocraties du caviar pour la fraternité des peuples. »
Charles Papazian, président de la FRA Dachnaktsoutioun, a quant à lui exprimé son « désarroi » compte tenu du fait accompli de l’accueil du président Aliyev en France. Il a appelé à la paix au Karabagh et à la démocratie en Azerbaïdjan, tout en citant Human right watch qui a récemment interpellé les responsables de l’Union européenne afin qu’ils fassent pression sur Ilham Aliyev de faire libérer les activistes journalistes et opposants au gouvernement, injustement emprisonnés. Le président de la FRA a enfin décliné tous les griefs et répressions imputés à l’Azerbaïdjan par plusieurs ONG. Que « la communauté internationale doit mettre un terme à l’impunité du régime de Bakou et de répondre de ses violations systématiques. » Après avoir rappelé les pogroms dont furent victimes les Arméniens ; les attaques à armes lourdes, jusqu’à la guerre des 4 jours, Charles Papazian est revenu sur la destruction du cimetière médiéval de Djulfa au Natchitchevan, exigeant « le respect du cessez-le-feu et la fin des menaces anti-arméniennes. L’arrêt de la course aux armements. La libération de tous les prisonniers politiques, y compris celle du blogueur russo-israëlien Alexandre Lapshin. La paix, l’arrêt des tortures et le droit des peuples à l’autodétermination, et la reconnaissance de la République d’Artsakh. »
Pour la Croix bleue des Arméniens de France, sa présidente Sevane Mardirossian a rappelé les actions de l’organisation caritative, en particulier en direction « des femmes et des enfants du Karabagh, dont 7000 orphelins qui ont été parrainés, depuis la première guerre, de la maternelle jusqu’à leurs études supérieures. » Depuis la guerre des 4 jours, ce sont encore des centaines d’orphelins qui devront être parrainés ains que les réfugiés sans ressources auxquels la Croix bleue apporte son soutien. De même qu’aux soldats revenus blessés ou handicapés.
C’est Ara Toranian, co-président du CCAF, qui a clôturé la manifestation en protestation contre la venue du président Ilham Aliyev en France. Il a tenu a « remercier les élus, représentants de la nation française qui se sont déplacés pour apporter leur soutien, leur solidarité et dire leur écoeurement devant la venue du dictateur Aliyev dans les murs de notre capitale. » Le co-président du CCAF a également chaleureusement salué et remercié les représentants du Conseil kurde de France qui se sont spontanément associés à la manifestation arménienne, rappelant que « nous avons été à plusieurs reprises sur les mêmes front dans les rues de Paris contre le funeste sort réservé aux kurdes et dont on parle si peu en France ». A ce sujet, Ara Toranian a fait état d’un rapport de l’ONU publié quelques jours avant la venue du ministre des Affaires étrangères turc à Metz, dénonçant les très graves violations des droits de l’homme qui ont court actuellement en Turquie contre la population kurde. « Et alors que la Turquie est en pleine dérive démocratique, on accueille en France des représentants de l’AKP qui profitent de notre démocratie pour faire la propagande de leur régime totalitaire, de leur régime liberticide ! », a-t-il martelé avec force. « Une atteinte à la solidarité européenne. » Le co-président du CCAF, consterné par la situation a indiqué qu’il était « très dommage que nos amis au pouvoir en France ce soit véritablement mis en retrait eu égard à cette solidarité, et rompu cette solidarité qui enfin pouvait s’affirmer au niveau de l’Europe contre la dictature de monsieur Erdogan. » Pour terminer, dans une colère retenue, Ara Toranian s’est élevé avec véhémence sur la présence « ici à quelques centaines de mètres, du responsable des morts arméniens, de la course aux armements de l’Azerbaïdjan, du responsable de la violation du cessez-le-feu, le fauteur de la guerre au Karabagh ! Il est là, il est dans nos murs ! Lui qui essaye de faire taire la voix des Arméniens dans la région ! Et lui aussi qui essaye de faire taire la voix de son propre peuple, des ses opposants ! Comment peut-on dérouler le tapis rouge devant ce dictateur ? Comment peut-on lui accorder ces honneurs ? » s’est-il indigné, appelant à la justice pour le peuple arménien « isolé au plan international, encerclé par des ennemis à l’Est, à l’Ouest, au Sud, au Nord. Il a enfin conclu en disant : « Nous sommes engagés dans un combat extrêmement difficile. Mais les jeunes du Haut-Karabagh ; ceux qui exposent leur vie pour le droit à l’existence de leur peuple nous donnent le courage de continuer. Non le peuple arménien n’est pas mort ! Oui la résistance continuera ! Vive la lutte du peuple arménien ! Vive la lutte du Haut Karabagh ! Vive la démocratie ! Et vive la solidarité entre les peuples.
La manifestation s’est terminée au moment même où les présidents Hollande et Aliyev se mettaient à table…
Tandis que le président azéri était reçu officiellement par la République française, ce 14 mars par Stéphane Le Foll au Musée de l’Armée aux Invalides ; la veille, l’ennemi juré » de l’Arménie s’est empressé d’exprimer ses « préoccupations », en appelant les entreprises françaises « opérant » en Artsakh, « à s’abstenir de cette activité ». Une mise en garde déclarée devant un parterre d’entrepreneurs au Medef. A noter, que selon « La chronique officielle » du site d’information en langue française Azertag, le président du Sénat Gérard Larcher ce serait dit « ravi de voir le président azerbaïdjanais Ilham Aliyev au Sénat français. » Indiquant « que de telles visites étaient importantes pour développer encore davantage les relations bilatérales entre les deux pays. »
Jean Eckian
Hundreds Protest Aliyev’s Visit to France
(ASBAREZ) PARIS, France—The Armenian community of France on March 14 held protests against Azerbaijani President Ilham Aliyev’s official visit to France, a week after Armenian President Serzh Sarkisian was welcomed to the French state.
The protests took place in Paris, Marseille, and Lyon, organized by the Armenian Youth Federation (AYF) of France “Nor Seround.”
French Senator Luc Carvounas, National Assembly member Valérie Boyer, former politician Patrick Devedjian, Michel Lambert as well as representatives of the Kurdish community of France were present as the demonstrations and denounced Aliyev’s visit.
“It has been 23 years since the Azerbaijani state has violated the ceasefire, which it signed itself in 1994, every week and almost every day,” relayed Alan Demirdjian, representative of the AYF. “Azerbaijan aims for impunity and without stopping. Children, ambulances, and all civilians—and what are they reproached with? Nothing!”
“Aliyev the dictator, Aliyev the corrupt, Aliyev the assassin is received at the Elysee Palace, as if nothing had happened,” Demirdjian continued. “Worse, Azerbaijan is on the list of the top fifteen countries to which the French state supplies its weapons!”
AYF France “Nor Seround” then stated their commitment to the peaceful resolution of the Artsakh (Nagorno-Karabakh) Republic conflict by the international recognition of its independence.
They called on Hollande to remind Aliyev during their meeting of all the grieving Armenian families his regime killed and that the protection of the Artsakh borders will always be a priority.
“The battle will only end with our victory. Dear friends, dear comrades, the fight continues,” Demirdjian concluded.
Co-Chairperson of the Co-Chairmen of the Coordination Council of the Armenian Organizations of France Mourad Papazian during the demonstration exclaimed “We were there in 1988, 29 years ago to support the liberation struggle of our comrades, our compatriots from Nagorno-Karabakh who were assaulted by Azerbaijan!
He then appealed to France’s elected officials and its mayors to increase cooperation with Artsakh. According to Papazian, it is the best way to oppose a corrupt diplomacy.
Committee for the Defense of the Armenian Cause (CDCA / ANC France) chairperson Harout Mardirossian gave a speech at the demonstration in Paris, underlining Baku’s many human rights abuses and calling on France to terminate relations with Azerbaijan. “Corruption, authoritarianism, the media under control, democracy and freedom of expression violated, these are the qualities that some French elected officials seem to appreciate, unwilling to be moved by these abuses,” Mardirossian said.
Ara Toranian, Co-Chairperson of the Coordination Council of Armenian Organizations of France (CCAF), closed the protest saying thanking the elected officials for their presence and support for the Armenian community.
Toranian angrily expressed that the demonstrators are “a few hundred meters from the person responsible for the Armenian deaths, the arms race of Azerbaijan, the person responsible for the ceasefire violation, the fighter of war in Karabagh!”
“We are engaged in an extremely difficult fight. But the young people of Nagorno-Karabakh—those who expose their lives for the right to the existence of their people—give us the courage to continue, said Toranian.
“Long live the struggle of the Armenian people! Long live the struggle of Nagorno-Karabakh! Long live democracy! And long live solidarity among peoples,” he concluded.
Ֆրանսիայի հայ համայնքը համախմբվել էր՝ դատապարտելու Ալիեւի այցը Ֆրանսիա
(ԱՐՄԵՆՊՐԵՍ) Ֆրանսիայի հայ համայնքը Ադրբեջանի նախագահ Իլհամ Ալիևի՝ Ֆրանսիա կատարելիք այցի կապակցությամբ մարտի 14-ին կազմակերպել էր բողոքի ցույց: Այս մասին տեղեկացնում է «Արմենպրես»-ը՝ հղում կատարելով Nouvelle d’Armenie-ն:
Ավելի վաղ Ֆրանսիայի հայկական կազմակերպությունների համակարգող խորհրդի համանախագահ, ՀՅԴ Բյուրոյի անդամ Մուրադ Փափազյանը տեղեկացրել էր, որ ցույցն անցկացվելու է Ալիեւի այցելությունը դատապարտելու, Արցախի եւ արցախցիների ինքնորոշման հարցը սատարելու համար:
«Պետք է այնպես անենք, որ մամուլը անդրադառնա մեր նախաձեռնությանը: Ցույցն արվելու է այն վայրում, որտեղ միշտ մեծ թվով մարդիկ են լինում, այդ թվում՝ զբոսաշրջիկներ: Ակնկալվում է մեծ թվով անձանց մասնակցություն»,-ավելի վաղ ասել էր նա:
Ցույցերն անցկացվել են Ֆրանսիայի Փարիզ, Լիոն եւ Մարսել քաղաքներում: