COMMUNIQUE DE PRESSE DU CDCA
Une pensée pour Hrand Dink, journaliste lâchement assassiné il y a 8 ans
19 janvier – il y a huit ans, Hrand Dink était lâchement assassiné à Istanbul devant les locaux de son journal AGOS. Huit ans après cette mort tragique de celui qui chercha toujours à rendre justice aux Arméniens en Turquie même, celui qui voulait que la société civile turque et ainsi l’Etat turc reconnaisse le génocide des Arméniens de 1915 pour que la Turquie retrouve sa mémoire et son Histoire, celui qui dénonça avec force tous les obscurantismes de la société turque au premier rang desquels l’Etat lui-même, oui celui-là, Hrand Dink nous manque encore.
En ce 19 janvier 2015, dans cette année du centenaire du génocide des Arméniens, nous avons une pensée pour lui, pour toute sa famille et ses amis.
Huit ans après nous attendons encore que la justice turque passe et condamne non seulement l’auteur mais aussi tous les commanditaires, tous les inspirateurs de ce crime. Huit ans après, nous attendons encore que la Turquie rende Justice au peuple arménien en reconnaissant et en réparant le crime de Génocide perpétré en 1915. Huit ans après, nous attendons encore de la Turquie qu’elle cesse sa politique négationniste à l’égard du Génocide des Arméniens, qu’elle cesse de financer de pseudos instituts de recherche négationnistes, qu’elle cesse sa propagande négationniste en France en s’appuyant sur les franges les plus extrêmes de sa communauté, qu’elle cesse de soutenir les ultra nationalistes turcs qui menacent toujours y compris physiquement, tous ceux qui en Turquie veulent dire la vérité sur le Génocide des Arméniens. Huit ans après, nous attendons encore que la Turquie cesse sa politique discriminatoire, haineuse, raciste envers les Arméniens de Turquie mais aussi de Diaspora.
Huit ans après, nous ne voyons rien à l’horizon et encore moins depuis l’élection de M. Erdogan à la tête de l’Etat qui semaine après semaine, livre au monde entier, sa vision de la Turquie, délirante, mégalomaniaque et pour tout dire dangereuse pour la paix et la stabilité de la région. Si Hrand Dink était parmi nous, il serait sans nul doute un opposant farouche à M. Erdogan, avec ses mots, avec ses idées, avec son humour, mais il ne pourrait admettre la dérive autoritaire et anti-démocratique de la Turquie. Il aurait dénoncé sans nul doute cette Turquie qui arme, forme et aide les terroristes islamistes contre ses frères Arméniens, Kurdes, Yézidis, Chrétiens, Musulmans de Syrie et d’Irak.
Oui, huit ans après, nous pensons encore à toi Hrand Dink