(CDCA ANC France) Le Bureau Français de la Cause Arménienne (BFCA) a interpellé le 2 juin 2015, le président de l’UEFA, M. Michel Platini, le Président de la Fédération Française de Football, M. Le Graet et le Ministre de la Ville de la jeunesse et des sports, M. Patrick Kanner, au sujet des conditions de passation du partenariat entre l’UEFA et la Compagnie azérie de Pétrole SOCAR.
“A l’heure où la FIFA est ébranlée par les scandales de corruption, l’UEFA ne peut pas rester indifférente vis à vis du choix de la SOCAR comme partenaire alors qu’il est de notoriété publique qu’il s’agit d’une des compagnies pétrolières les plus corrompues au monde, bras armé d’un régime azéri corrompu et attentatoire aux libertés individuelles et collectives” a déclaré le directeur du BFCA Harout Mardirossian. “A un an de l’Euro 2016 en France, nous avons voulu attirer l’attention sur les conséquences désastreuses en termes d’images que ce partenariat fera courir à la France et au football français. Nous avons voulu également prévenir les pratiques discriminatoires et anti-arméniennes habituelles de l’Etat azéri afin d’obtenir sur ce point des garanties de la part des organisateurs de l’Euro 2016 en France” a conclu le Directeur du BFCA.
Le BFCA entend dénoncer à chaque fois que cela est nécessaire (RC Lens, Mairie du 6ème, Grand Palais, Unesco, salon du livre,…) les tentatives de pression de l’Etat dictatorial de l’Azerbaïdjan et du clan Aliev sur la France afin d’y mener une propagande discriminatoire et anti arménienne.
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Lettre adressée au Président de l’UEFA
Monsieur le Président de l’UEFA, Monsieur le Président du Comité de pilotage de l’Euro 2016,
Au moment même où le monde du football est plus particulièrement la FIFA est ébranlée par des scandales de corruption, nous souhaitons attirer votre attention, en tant que président de l’UEFA, sur le partenariat scandaleux liant depuis mai 2013 l’UEFA que vous dirigez et la SOCAR, société azérie de pétrole, contrôlée directement par la famille du président azéri Ilham Aliev, sur l’ensemble des compétitions par équipes nationales.
En effet, la SOCAR est partenaire de l’UEFA et notamment de l’Euro 2016 qui aura lieu en France. La SOCAR est également connue pour être le bras armé corrupteur de l’Azerbaïdjan et de son président Ilham Aliev à travers le monde comme le montre les différents articles de presse en référence .
L’Azerbaïdjan est reconnu pour être un des pays les plus corrompu au monde selon les standards fixés par Transparency International (126 sur 175 pays classés) notamment dans le domaine du pétrole où la SOCAR est considérée par Transparency International comme l’une des compagnies les plus corrompus ou corruptrices .
L’Azerbaïdjan est connu pour être un des pays où la liberté d’expression et la liberté de la presse sont les plus bafoués au Monde selon les standards de Reporters Sans Frontières (162 sur 180 pays classés) , ce qui ne sera pas sans impact médiatique néfaste pour l’UEFA à l’approche de l’évènement.
Enfin et ce n’est pas le moindre, l’Azerbaïdjan via la « Haydar Aliev Fondation » et la « European Azerbaidjan Society » dont la SOCAR est le principal sponsor, finance et orchestre au niveau international, des campagnes de haine et de discriminations à l’égard de l’Arménie et des Arméniens, qui ne peuvent correspondre à la fraternité du sport.
Ces informations étaient de notoriétés publiques bien avant la mise en place de ce partenariat. Pour autant, au travers du sport et notamment du football, le dictateur Ilham Aliev cherche à donner une respectabilité internationale à son pays et à lui-même en finançant des évènements ou des clubs sportifs en utilisant les relais de la SOCAR (jeux européen 2015, Athletico Madrid, RC Lens,…).
C’est également ainsi que via la SOCAR, l’Azerbaïdjan est devenu le partenaire de l’UEFA pour l’Euro 2016 en France et que Bakou accueillera des matchs de l’Euro 2020.
A un an de l’Euro 2016, ce partenariat interpelle et appelle donc des questions qui ne peuvent rester sans réponse de votre part :
– Quelles ont été les conditions d’attribution de ce partenariat compte tenu du fait que la corruption est une pratique plus que courante de l’Azerbaïdjan et de la SOCAR ?
– Ce partenariat contient-il des clauses limitant la liberté d’expression à l’égard du régime Azéri notamment en matière de droits de l’Homme ou au contraire encourageant les fédérations et les dirigeants à faire l’éloge de l’Azerbaïdjan et donc du régime dictatorial en place à Bakou ?
– Ce partenariat contient-il des clauses anti-arméniennes comme cela a été le cas en Amérique latine, où la SOCAR a tenté d’imposer l’absence de membres d’origine arménienne dans les dirigeants des club de football de San Lorenzo (Argentine) et de Penarol (Uruguay) pour envisager un partenariat, condition fort heureusement refusée mais qui a conduit la SOCAR à refuser son partenariat alors que l’UEFA, elle, est devenue, partenaire ?
– Pourquoi la situation interne de l’Azerbaïdjan n’a pas été prise en compte dans le rapport d’évaluation de l’UEFA sur la candidature de Bakou à accueillir des matchs de l’Euro 2020 et notamment sur sa capacité à librement garantir la sécurité et la liberté d’expression de tous les dirigeants, médias, joueurs et supporters qui pourraient être présents alors que les atteintes aux libertés individuelles et publiques étaient connues de tous ?
– L’attribution de matchs de l’Euro 2020 à l’Azerbaïdjan est-elle la contrepartie du partenariat financier avec la SOCAR ?
– Ne serait-il pas temps de mettre en place une charte d’éthique des partenaires de l’UEFA et des grandes compétitions internationales afin que ces partenariats ne soient pas des nez visant à assurer la promotion de régimes dictatoriaux et répondent à des exigences de transparence ?
Nous connaissons votre intégrité personnelle et votre volonté de mettre fin à la corruption dans le football. Aussi afin que l’UEFA ne soit entachée de soupçon quant à l’organisation de l’Euro 2016 et de l’Euro 2020, nous vous demandons de nous apporter des éclaircissements et de rendre publique les conditions du partenariat de l’UEFA avec la SOCAR. Dans l’attente d’une réponse de votre part, nous vous adressons, monsieur le Président de l’UEFA, l’expression de notre haute considération.